BIOGRAPHIE
Hannu Jaakko Rajaniemi est né le 9 mars 1978 à Ylivieska, en Finlande, "une petite ville d'environ 13 000 habitants pas trop éloignée du cercle polaire". Il y a vécu jusqu'à l'âge de 19 ans, puis il est allé étudier la physique théorique et les mathématiques à l'université d'Oulu, où il a obtenu une licence en sciences. Il a étudié les mathématiques à Cambridge, puis est retourné en Finlande pour effectuer son service national en tant que chercheur pour les forces de défense finlandaises, et est retourné à l'université d'Oulu pour y travailler sur la cosmologie. Il a ensuite étudié à l'université d'Édimbourg et a obtenu un doctorat avec une thèse sur la théorie des cordes.
Après avoir passé de nombreuses années à Édimbourg, il vit ctuellement avec sa femme Zuzana en Californie.
C'est en préparant son doctorat qu'il a ressenti l'envie d'écrire. À Edinbourg, il est devenu membre du groupe Writers' Bloc, après avoir rencontré Charles Stross qui en faisait partie. Dès le départ, il a écrit essentiellement en anglais. Il lui est arrivé de traduire des textes de finlandais en anglais et inversement, mais, curieusement, ses romans ont été traduits dans sa langue natale par un autre que lui.
The Encyclopedia of Science Fiction et Locus citent Deus Ex Homine, publié en 2005, comme son premier texte de science-fiction publié bien que Shibuya No Love soit sorti l'année précédente. En 2010, sa nouvelle Elegy for a Young Elk a remporté le prix Science Fiction & Fantasy Translation décerné au meilleur texte non anglophone. En 2010, The Quantum Thief inaugure sa trilogie Jean le Flambeur et arrive troisième au prix John W. Campbelle Memorial l'année suivante.
Maurice Leblanc mis à part, Rjaniemi considérait en 2011 que les auteurs qui avaient eu le plus d'influence sur lui étaient Roger Zelazny et Ian McDonald.
Scientifique et entrepreneur, Hannu Rajaniemi a cofondé en 2006 la société de recherches ThinkTank Math qu'il a quittée en 2012. Son but était "d'utiliser les mathématiques pour résoudre des problèmes réels qui surgissent dans le secteur industriel." (Source : Routakoto) Il est également le cofondateur en 2013 de l'entreprise de biotech HelixNano dont il est le P.D.-G et qui se consacre à de nouvelles modalités thérapeutiques de traitement du cancer et de la Covid-19. Il participe en tant que conférencier au Stern Strategy Group, sur le thème "How to Tell the Story of Your Future".
Source principale :
Locus, novembre 2014
UNIVERS
- Jean le Flambeur (SF)
Officiellement, l'Effondrement a été causé par la chute brutale des marchés quantiques mondiaux, fondements de l'économie sur la vieille Terres. Ce fut une époque de chaos et de folie, où les ancêtres des zokus, des Oortiens et d'autres civilisations du Système décidèrent de fuir ce monde mourant.
Les trois romans du cycle Jean le Flambeur se déroulent environ trois siècles après l’Effondrement.
Les Fondateurs, au nombre de sept, contrôlent le Sobornost. le collectif numérisé qui régente le système solaire intérieur à partir, le plus souvent, de leur gubernyia, une machine de la taille d’un planétoïde. Chacun d’eux a créé d'innombrables copies appelées gogols, des esprits humains téléchargés, pour améliorer ses capacités de calcul. La copie originale du Fondateur est appelée le Prime tandis que les copies combinées sont des copie-clans. Le plus puissant de ces Fondateurs est Matjek Chen mais Joséphine Pellegrini joue un rôle ssentiel dans la trilogie.
Le principal personnage des trois romans est Jean le Flambeur, un gentleman-cambrioleur, qui existe en de nombreuses incarnations et que des liens complexes, et souvent contradictoires, lient à Joséphine Pellegrini.
Le premier roman se déroule sur la planète Mars. L’Oubliette y est le principal lieu de vie de ceux qui ont choisi une existence corporelle. Un homme, désireux de devenir le roi de Mars, a apporté un milliard de gogols sur la planète pour un projet privé de terraformation. Le projet a mal tourné lorsque les gogols se sont rebellés, sont devenus des citoyens incarnés et ont mis en place une e-démocratie dirigée par la Voix, un composite des croyances inconscientes de tous les citoyens. L’Oubliette est constituée de plateformes mobiles et interconnectées, construites sur de multiples jambes robotisées pour éviter d’être envahies par les phobois, de dangereuses machines qui se reproduisent d'elles-mêmes, vestiges de la guerre civile. La société de l'Oubliette est caractérisée par l'utilisation de l'exomémoire, mémoire publique permettant d’obtenir des informations, de la gevulot, qui permet de régler le niveau de confidentialité souhaité lors de chaque rencontre sociale, et du Temps qui est la monnaie d'échange. Chaque citoyen dispose d’une Montre qui stocke du Temps – donc de l’argent – sous forme d’états quantiques, et mesure la durée de vie des citoyens en tant qu’êtres humains. Une fois leur Temps épuisé, leur esprit est transféré dans des corps robotisés appelés Silencieux, qui participent à la défense de la ville contre les phobois.
Le deuxième roman a lieu sur la Terre, plus précisément sur la cité de Sirr, où se sont regroupés ceux qui sont restés sur la planète mère. La ville est sous la menace constante du wildcode, une nanotechnologie illégale et hostile qui erre dans le désert autour de Sirr. Les Mutalibuns font la chasse aux gogols dans ce désert pour fournir le Sobornost. Les djinns sont des gogols endémiques à Sirr et au désert environnant. Ils accompagnent souvent les humains où ils sont gardés dans des jarres, permettant la communication et l'interaction avec ces humains. Les Auns ont été créés par le Fondateur Matjek Chen à partir de légendes humaines. Ils sont constamment à la recherche d’histoires et légendes, et l’esprit est leur environnement natif. Ils ont pour noms : the Chimney Princess, the Kraken of Light, the Green Soldier et the Flower Prince. Ils combattent les machines du Sobornost dans le désert et ont offert à certains humains les Noms Secrets, des mots et symboles qui leur permettent de contrôler les univers virtuels et de repousser le wildcode.
Saturne est au centre des aventures racontées dans le troisième roman, avec certaines péripéties sur les satellites environnants. C’est l’endroit où se sont installés la plupart des zokus après l’Effondrement. Les zokus descendent des membres des guildes de MMORPG, et leur culture reflète ces origines avec une structure sociale non hiérarchique. Ce sont des guerriers principalement motivés par le désir de trouver de nouveaux défis et de s'améliorer grâce aux conflits. Chaque membre fait partie d'un ou de plusieurs groupes d'esprits composés de nombreux individus dont les esprits sont reliés par un enchevêtrement quantique, médiatisé par des bijoux zokus. Les corps zokus physiques, les trueforms, sont des nuages de brouillard entourant les visages humains avec des halos de joyaux. Ils ont mené une guerre contre le Sobornost appelée Guerre du Protocole, qu'ils ont perdue. C’est à la suite de cette défaite que certains d’entre eux ont demandé l’asile politique sur Mars où ils vivent dans le Quartier Rouge de l’Oubliette.
Le nom du héros a été inspiré par le film de Jean-Pierre Melville Bob le Flambeur. Cependant, la principale source d'inspiration de Hannu Rajaniemi est Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur créé par Maurice Leblanc. On retrouve au fil de la trilogie les pseudonymes de Lupin, comme Raoul d'Andrésy, Paul Sernine ou Jim Barnett ainsi que des personnages de Leblanc comme Isidore Beautrelet. Quant à Joséphine Pellegrini, une des principales protagonistes des romans de Rajaniemi, c'est le nom de la comtesse de Cagliostro. Toutes deux ont formé le héros avant de devenir une ennemie aussi mortelle que passionnée. Certains des romans sont explicitement cités, comme La [sic] Bouchon de cristal.
Dans une interview à Chris Urie, Rajaniemi a confié qu'une source importante d'inspiration pour la série a été le blog de l'architecte Geoff Manaugh.
ROMANS
R.01 The Quantum Thief (série Jean le Flambeur-01), Gollancz, septembre 2010
Traduction : Le Voleur Quantique, Bragelonne, coll. Science-fiction, février 2013
Dans la prison du Dilemme aux millions de cellules, le voleur affronte pour la énième fois l’âme-de-guerre et perd à nouveau la vie avant d’être confronté à un autre lui-même, le Traître ultime. Sur l’ordre de la Fondatrice Joséphine Pellegrini, une guerrière oortienne, Mieli, vient le délivrer et lui fournir un nouveau corps, elle a besoin de lui pour commettre un vol. Le voleur se retrouve bientôt à bord du Perhonen en route pour Mars, en laissant derrière lui des milliers de copies de lui-même dans la prison. Il s’appelle Jean le Flambeur.
Sur Mars, dans la ville mobile appelée l'Oubliette, un étudiant en architecture, Isidore Beautrelet, enquête sur une affaire de piraterie gogol qui s’est traduite par le meurtre d’un chocolatier, à la demande d’un membre d’un groupe de justiciers, les tsaddikim, nommé le Gentleman. Il ne sait pas encore que son chemin va croiser celui de Jean le Flambeur. (P.C.)
L'avis de Pascal J. Thomas, KWS 74, septembre 2014 (consulté en décembre 2020)
L'avis de FeydRautha (consulté en juin 2018)
L'avis de Gromovar (consulté en septembre 2012)
* Prix Locus 2011 3e place (meilleur premier roman)
* Prix Campbell Memorial 2011 : 3e place (meilleur roman de science-fiction)
* Prix Hugo 2011 : présélection (meilleur roman)
R.02 The Fractal Prince série Jean le Flambeur-02), Gollancz, septembre 2012
Jean le Flambeur a dû céder au chantage de la Fondatrice Joséphine Pellegrini. En échange du reste de ses souvenirs qu'elle détient, il se met en quête pour elle du Joyau de Kaminari que détient Matjek Chen, le plus puissant des Fondateurs. Il est accompagné de Mieli, la guerrière oortienne à qui la Pellegrini a promis de la réunir avec son amante Sydän. Leur direction : la Terre.
À Sirr, la seule ville humaine à avoir survécu à l'Effondrement, un membre du Conseil vient de perdre un de ses soutiens politiques qui s’est, semble-t-il, suicidée. Il charge une de ses filles, Tawaddud, surnommée la fille qui aime les monstres à cause de sa liaison avec un djinn, de séduire celui qui pourrait servir de substitut. Mais Tawaddud est bien décidée à intervenir sur ce qu’elle a de bonne raisons de considérer comme un meurtre.
Les deux démarches ne vont pas tarder à converger dans ce qui pourrait bien être un conflit entre Fondateurs, voire entre Fondateurs et leurs adversaires zokus. (P.C.)
Ce roman constitue la suite directe du précédent, mais l’action est déplacée de Mars à la Terre.
L'avis de FeydRautha (consulté en juin 2018)
L'avis de Gromovar (consulté en octobre 2012)
* Prix Locus 2013 : 7e place (meilleur roman de science-fiction)
* Prix Campbell Memorial 2013 : finaliste (meilleur roman de science-fiction)
R.03 The Causal Angel (série Jean le Flambeur-03), Tor, juillet 2014
Désormais, le voleur a un objectif devant lequel tous les autres, y compris la recherche du joyau Kaminari, passent au second plan : secourir Mieli, la guerrière oortienne. Isidore, nouveau roi de Mars, lui apprend qu'elle a été enlevée par les zokus qui l'emmène vers Saturne, la planète sur laquelle ils se sont installés après l'Effondrement. En compagnie de Matjek enfant, le voleur se met en route.
De son côté, sitôt arrivée sur Saturne, Mieli est prise en charge par Zinda qui va lui montrer les divers aspects de la société zokue, ce collectif d'esprits intriqués avec ses multiples clans qui considèrent l'univers comme un jeu. Mieli va accepter de faire partie du Grand Jeun, le service de renseignements zoku, mais sans renoncer à ses objectifs personnels.
Pendant ce temps, la Fondatrice Joséphine Pellegrini élabore de nouveaux stratagèmes pour faire face à la guerre qui menace, à la fois au sein du Sobornost et entre les Fondateurs et les zokus.
Enfin, à l'insu de tous ces personnages, le Traître ultime tisse sa toile. (P.C.)
Ce roman constitue la suite directe du précédent et conclut la trilogie. Cette fois, l'action se déroule sur et autour de la planète Saturne.
L'avis de FeydRautha (consulté en juin 2018)
L'avis de Gromovar (consulté en août 2014)
* Prix Locus 2015 : 11e place (meilleur roman de science-fiction)
R.00 The Jean le Flambeur Trilogy (série Jean le Flambeur), Tor, avril 2018
Volume omnibus contenant : R.01, R.02 & R.03
R.04 Summerland (fantasy), Orion/Gallancz, juin 2018
Traduction : Summerland, traduit par Annaïg Houesnard, ActuSF, juillet 2022
Peu après la fin de la Grande Guerre et la défaite de l'Allemagne, on a découvert qu'il y a une vie après la mort qui explore des directions géographiques supplémentaires, ana et kata, inaccessibles aux vivants. On a fait de Summerland, la cité où vivaient jadis les Anciens Morts, la capitale des Nouveaux Morts. Le dialogue à distance se fait par ectophone, un appareil développé par Marconi, et pour des rencontres physiques, ces Noveaux Morts peuvent utiliser des poupées Edison ou louer les services de médiums qui prêtent leur corps. Le but de chaque être vivant est de gagner par ses mérites le Billet qui donnera accès à cette vie après la mort, faute de quoi on finit par épuiser son énergie éthérique, le vim, jusqu'à complètement s'effacer.
En 1938, la situation géopolitique est tendue. En URSS, des bâtisseurs de dieu ont transformé Lénine mort en Présence, un oracle à la puissance de calcul impressionnante avec lequel tous les soviétiques rêvent de fusionner après leur mort. L'Espagne est devenue le principal lieu d'affrontement avec les Républicains, soutenus par les soviétiques, qui s'opposent aux troupes de Franco, appuyé par un Royaume-Uni qui hésite à poursuivre cette politique. Par ailleurs, un ancien soviétique, Dzhugashvili, que certains surnomment Staline, regroupe ses partisans pour jouer sa propre carte.
C’est dans un tel contexte que Rachel White, membre du SIS, les services secrets britanniques, apprend du transfuge dont elle s’occupe que les soviétiques ont infiltré une taupe dans leurs rangs. Malheureusement, l’homme qu’elle dénonce, Peter Bloom est intouchable et elle est transférée dans un service administratif. Avec le sérieux handicap dans cette société d’être une femme, elle choisit de poursuivre son enquête algré les écueils créés par la rivalité entre la Winter Court, branche terrestre du SIS, et la Summer Court, son équivalent éthérique. Sans le vouloir, elle va résoudre une autre énigme : l’absence de traces des Anciens Morts à Summerland. (P.C.)
L'avis de FeydRotha (consulté en octobre 2020)
L'avis d’Apophis (consulté en juin 2022)
L'avis de Gromovar (consulté en octobre 2020)
* Prix Locus 2019 : 11e place (meilleur roman de fantasy)
* Prix Sidewise 2019 : nomination
R.05 Darkome (SF), Orion UK / Gollancz, septembre 2024
"Before the bio-terror attack, Darkome was a place where DIY genetics enthusiasts could communicate in peace. After the attack, they were pushed deep underground by a brutal government response. The perpetrators were from Darkome, and the biohacker community was simply too dangerous to be allowed to exist.
Inara was a member of Darkome, but was forced to leave when she realised she had a rare form of cancer which could only be controlled by accepting an Aspis medchip. It could monitor her health and pump her full of a cocktail of drugs to combat her illness, but it went against everything Darkome stood for. She had to choose between her community and her life.
But now Inara's Aspis appears to have malfunctioned. She can edit her own DNA on the fly, make herself stronger, improve her eyesight, move faster. It could be the genetic breakthrough of the millenium, but only if she can figure out how it works. And manage to stay ahead of everyone else who wants this new secret, and don't care if she dies as a result. Chased by Aspis, Darkome and the government, her new skills may be the only way Inara has to survive... but they may cost her everything, including her humanity... " (Présentation de l'éditeur)
RECUEILS DE NOUVELLES
2006 Words of Birth and Death (fantasy), Bloc Press, Writers' Bloc, 2006
Contient : Introduction (par Johanna Sinisalo ) ; The Viper Blanket ; Barley Child (variant of The Oldest Game) ; Fisher of Men
2015 Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, Tachyon Publications, mai 2015
Autre titre : Invisible Planets: Collected Fiction, Gollancz, mai 2016
Contient : Introduction ; Deus Ex Homine (2005) ; The Server and the Dragon (2010) ; Tyche and the Ants (2012) ; The Haunting of Apollo A7LB ; His Master's Voice (2008) ; Elegy for a Young Elk (2010) ; The Jugaad Cathedral (2012) ; Fisher of Men (2006) ; Invisible Planets (2014) ; Ghost Dogs (2014) ; The Viper Blanket (2006) ; Paris, in Love (2008) ; Topsight (2012) ; The Oldest Game (2006) ; Shibuya No Love (2004) ; Satan's Typist (2011) ; Skywalker of Earth ; Neurofiction: Introduction to "Snow White Is Dead" (essai) ; Snow White Is Dead (2013) ; Unused Tomorrows and Other Stories (2008)
L'édition Invisible Planets contient un texte supplémentaire, Summerland: Chapter One.
L'avis de Gromovar (consulté en octobre 2020)
* Prix Locus 2016: 8e place (meilleur recueil)
SÉLECTION DE RÉCITS
2004 Shibuya No Love (nouvelle, SF), Futurismic, 2004
C’est en mangeant du takoyaki près de la statue du chien Hachiko que Norie propose à Riina d’acheter un lovegety quantique. Malgré deux ans d’Études orientales et trois mois à Tokyo, la jeune Finlandaise croit avoir mal compris et demande des explications. Norie lui montre la petite chose en plastique en forme de larme qui est suspendue à son bracelet. Sa surface rose a l'éclat de téflon caractéristique d'un produit cultivé en nanovat et il y a un logo argenté semblable à un cœur sur un côté. Il y en avait déjà au temps de sa mère mais il sont revenus à la mode dans leur version quantique. Tout le monde en a un, les lovegetys sont tellement kawaii ! D'ailleurs, Norie se demande comment garçons et filles se débrouillent en Finlande où ils n'existent pas.
Elles se rendent au quartier de Shibuya où Norie achète un lovegety à un adolescent. Elle explique ensuite à Riina qu’en guise d’explications, rien ne vaut la pratique et elle l’emmène dans un Starbucks. À Shibuya, la frontière est mince entre simulation et réalité. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
Repris dans l'anthologie The Apex Book of World SF 2, ed. Lavie Tidhar, avril 2012
2005 Deus Ex Homine (nouvelle, SF), anthologie Nova Scottia: New Scottish Speculative Fiction, ed. Andrew J. Wilson & Neil Willliamson, août 2005
Une guerre oppose les humains à des IA qui ont déclenché une peste divine transformant les hommes en quasi-divinités omnipotentes et égoïstes. C'est ce qui est arrivé à Jukka, un geek qui s'est cru malin en compilant le code source de Fish dans l'espoir de devenir un demi-dieu digne de Jack Kirby. Il a eu la chance de s'en tirer mais vit désormais avec ses regrets, incapable d'éprouver la moindre empathie et doté d'un symbiote implanté sur sa nuque qui lui permet de communiquer avec ses semblables.
Aujourd'hui, il répond à l'appel d'Aileen, son ancienne petite amie, et revient au village écossais où vit sa famille. Peut-être va-t-il enfin savoir pourquoi elle l'a quitté sans explication, il y a près de deux ans, avant de s'engager dans les forces armées en lutte contre les IA. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
Repris dans l'anthologie Year's Best SF 11, ed. David G. Hartwell & Kathryn Cramer, juin 2006
Repris dans l'anthologie The Year's Best Science Fiction: Twenty-Third Annual Collection, ed. Gardner Dozois, juillet 2006
2006 Fisher of Men (nouvelle, fantasy), recueil Words of Birth and Death, 2006
Jaakko se remet d'une dépression nerveuse dans sa maison d'été sur la côte finlandaise quand il fait la rencontre d'une inconnue. Elle se contente de dire qu’il lui plaît et qu’il conviendra parfaitement. Puis elle se jette dans la mer. Ne la voyant pas ressortir, Jaakko s’inquiète et, malgré ses piètres talents de nageur, s’avance dans l’eau, glisse sur un rocher et perd connaissance.
Quand il reprend conscience, un troll est penché sur lui et se présente comme un voisin du nom de Kalle. Installé devant un café, il explique que la femme est son épouse depuis soixante-dix ans mais que cela ne durera plus longtemps, maintenant qu’elle a attrapé Jaakko. Puis il conduit celui-ci à une clairière où une douzaine de pierres portent des noms et des dates. Ce sont les anciens époux de la fille de la mer et c’est là que Jaakko finira, à cause de ce maudit filet dans lequel elle l’a pris. En l’accusant d’avoir tout gâché, Kalle lui plante un coup de couteau dans le ventre. Jaakko tombe à genoux, trouve une pierre et s’en sert pour assommer le troll avant de courir vers sa maison. La blessure n’est pas grave mais les ennuis de Jaakko ne font que commencer. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
2006 Barley Child (nouvelle, fantasy), recueil Words of Birth and Death, 2006
Oranen revient à la maison familiale. Après une soirée très arrosée dans le sauna en compagnie d'un ami d'enfance retrouvé, il pense à l'échec de sa vie familiale et à la promesse faite jadis à son père. Quand l'heure où la mort se présentera, qu'il l'affronte dans cette maison même. Cependant, une rencontre inattendue pourrait bien tout changer. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, sous le titre The Oldest Game, mai 2015
2006 The Viper Blanket (nouvelle, horreur), recueil Words of Birth and Death, 2006
Depuis des générations la famille Hurme vit sur ces terres, mais les autres habitants ont toujours eu peur d’eux, au point de parfois les faire brûler vifs. Quand il était enfant, le narrateur demanda, un jour, pourquoi, dans ces conditions, ils revenaient toujours. Son père lui répondit que leur mère vivait ici.
Le soir d’Halloween, le narrateur va chercher son frère Markku à sa maison de retraite, et l’emmène à l’église pour la dernière fois. C’est le jour de la réunion familiale des Hurme. Regardant le sac à l’arrière de la camionnette, Markku lui demande s’il a bien vérifié que c’était un païen. Son frère le rassure. Arrivés au cimetière, ils déchargent le sac et, aux mouvements saccadés, Markku constate qu’il y a encore un peu de vie à l’intérieur. De son côté, le narrateur pense à Marketta et aux paroles qu'elle lui a laissées avant de mourir. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
2008 Paris, in Love (nouvelle, fantasy), Product, 2008
Jugeant que son allure de paysan mal dégrossi l’empêchera de trouver une épouse, la mère d’Antti lui offre un voyage à Paris. Il descend du bus à Beauvais et découvre la plus belle ville du monde. Sans qu’il s’en rende compte, Paris se retourne vers lui et tombe amoureuse. Au début, elle ne fait que flirter avec lui, timidement, comme une dame de la cour montrant un soupçon de cheville sous sa jupe. Il s’installe dans la suite impériale du Ritz sur la place Vendôme.
Dès le lendemain, la ville se maquille pour leur premier rendez-vous et le conduit au Louvre. Elle lui offre son plus séduisant sourire mais il ne le remarque pas. Pourtant c’est déjà le début d’une étonnante histoire d’amour. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
2008 Unused Tomorrows and Other Stories (flash fictions, SF/fantasy), New Media Scotland, twitter.com/mediascot
Il s’agit d’un ensemble de vingt-trois très courts récits. Les six premiers sont indépendants, tandis que les suivants, regroupés en deux histoires, font intervenir le personnage récurrent de Imhotep Austin, un détective privé dans la tradition Sam Spade et Philip Marlowe, mi-humain, mi-momie
Cet ensemble d’histoires est précédé d’une introduction qui précise le contexte. D’abord réticent parce qu’il ne se sentait pas à l’aise avec ce format, Rajaniemi a accepté, poussé par des membres de son groupe d’écrivains à Édimbourg, à écrire des microfictions, des récits ultra-courts. Ayant ouvert un compte Twitter en janvier 2007, ce n’est qu’en août 2008, à l’invitation d’une organisation écossaise d’arts et de technologie, le New Media Scotland, qu’il a écrit un récit par jour pendant un mois, dans ce format imposé de 140 caractères
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
2008 His Master's Voice (nouvelle, univers Jean le Flambeur), Interzone #218, octobre 2008
Lien Internet (consulté en septembre 2020)
Autre lien Internet (ensemble de l'anthologie, consulté en septembre 2020)
Traduction : La Voix de son Maître, Angle Mort n° 4, 2011
Gros Chien et le chat étaient heureux avec leur Maître sur la plate-forme pétrolière dont ils étaient les seuls habitants. Tout a changé le jour où est arrivé le faux maître qui lui ressemble tant. Les deux maîtres travaillaient ensemble mais un jour, ils se sont disputés. Finalement, le juge quantique a condamné le Maître à la zone lente pour trois cent quatorze ans.
Aujourd'hui, Gros Chien et le chat sont au pied de la nécropole. Gros Chien attend que le laser de son casque lâche un unique bit quantique et fait signe au chat qu’il faut y aller. Celui-ci, revêtu de son armure composée de boîtes quantiques, se jette dans le vide. Il est temps de sauver le Maître. (P.C.)
Dans une interview de juin 2011 reprise sur le site Routakoto, Hannu Rajaniemi précise que le récit "[...] se déroule dans le même univers que Le Voleur Quantique, mais plus tôt. [...] c'est une version de science-fiction de la vieille histoire du Chat botté où le sauvetage par les braves chat et chien se traduit par une série d'aventures pour leur permettre de tirer leur maître de ses ennuis."
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
Repris dans l'anthologie The Best Science Fiction & Fantasy of the Year: Volume Three, ed. Jonathan Strahan, mars 2009
Repris dans l'anthologie The Year's Best Science Fiction: Twenty-Sixth Annual Collection, ed. Gardner Dozois, juillet 2009
Repris en podcast dans StarShipSofa #98, septembre 2009 ; lien Internet (consulté en septembre 2020)
Repris en podcast dans Escape Pod #227, décembre 2009 ; lien Internet (consulté en septembre 2020)
Repris dans Redstone Science Fiction, octobre 2010
Repris dans l'anthologie Twenty-First Science Fiction, ed. David G. Hartwell & Patrick Nielsen Hayden, novembre 2013
Repris dans l'anthologie Pwning Tomorrow: An Anthology of Short Fiction from the Electronic Frontier, ed. Dave Maass, décembre 2015
Repris dans l'anthologie The Best of World SF – Volume 1, ed. Lavie Tidhar, avril 2021
* Prix Theodore Sturgeon Memorial 2008 : finaliste
* Prix des lecteurs d'Interzone 2009 : 8e place
2010 Elegy for a Young Elk (nouvelle, SF), Subterranean Online, printemps 2010
Lien Internet (consulté en mars 2020)
Kosonen est assis dans une clairière enneigée d’une forêt finlandaise, près de sa cabane. Il feuillette son carnet de notes, un crayon à la main, mais il ne trouve pas les mots pour capturer le moment où l'arbalète frappe son l'épaule avant que la flèche atteigne le jeune renne. Son compagnon, l’ours Otso, lui reproche de s’en faire à nouveau pour de simples mots et lui conseille une ration supplémentaire d’alcool, avant de montrer l'exemple. Après tout, peut-être a-t-il raison, et Kosonen s’apprête à ouvrir une bouteille de vodka quand la pluie se met soudain à tomber en prenant l’apparence de sa femme Marja
Celle-ci s’étonne de la modestie de son équipement et il lui explique que son fusil intelligent n’était pas à l’épreuve de la peste. Il a été infecté et il a dû s’en débarrasser. Quand il demande à qui il s’adresse, la femme-pluie répond qu’elle est une partielle, une traduction, mais qu’il ne peut pas comprendre. L'important, c'est que les siens ont perdu quelque chose d’important dans la cité, ce qu’ils appellent une étincelle, une information quantique impossible de copier. À la répartie ironique de Kosonen, Marja devine qu’il ne lui a pas pardonné ce qui est arrivé à leur fils Esa. Néanmoins, il accepte d'apporter son aide. Pour tout paiement, il réclame des mots pour ses poèmes. Marja lui confie une nanograine pour accéder à la cité.
Le lendemain, Kosonen fait ses adieux à Otso et part pour la cité sans se douter de la surprise qui l'attend. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
Repris dans l'anthologie The Best Science Fiction & Fantasy of the Year: Volume Five, ed. Jonathan Strahan, mars 2011
Repris dans l'anthologie The Year's Best Science Fiction: Twenty-Eighth Annual Collection, ed. Gardner Dozois, juillet 2011
Repris dans l'anthologie The Year's Top Ten Tales of Science Fiction 3, ed. Allan Kastner, juillet 2011
Repris en podcast dans StarShipSofa #199, juillet 2011 ; lien Internet (consulté en septembre 2020)
Repris dans l'anthologie Million Writers Award: The Best Online Science Fiction & Fantasy, ed. Jason Sanford, juin 2012
Repris en podcast dans StarShipSofa #519, janvier 2018 ; lien Internet (consulté en septembre 2020)
* Prix Science Fiction & Fantasy Translation2010 : victoire (meilleure œuvre traduite)
* Prix Locus 2011 : 20e place (meilleure nouvelle)
* Prix Hugo 2011 : présélection (meilleure nouvelle)
2010 The Server and the Dragon (nouvelle, SF), anthologie Engineering Infinity, ed. Jonathan Strahan, décembre 2010
Traduction : Le Serveur et la Dragonne, traduit par Apophys, Bifrost 101, janvier 2021
Comme tous les serveurs, il est né d'une minuscule graine tirée d'un vaisseau lancé dans l'exploration du Grand Vide pour étendre la portée du Réseau. Sa première sensation est la lumière de l'étoile qu'il va faire sienne, mais sa création est un long rêve, ponctué de flashes de lucidité. Lorsqu'il se réveille finalement, à pleine maturité, la première chose qu'il voit, c'est la galaxie qui vit avec le Réseau. Mais cette galaxie se trouve à un demi-million d'années-lumière, et le serveur ne peut entendre que le murmure du rayonnement fossile, écho d'une autre naissance plus ancienne.
Il ne faut longtemps au serveur pour comprendre. Parmi les nombreuses orbites, il y en a de singulières, comme celle de l'étoile sur laquelle il a été planté : elle sort de la galaxie à une fraction considérable de la vitesse de la lumière. Pour le serveur, ne pas se rendre utile est inconcevable. Il se construit alors des moteurs scientifiques pour retrouver toutes les connaissances qu'une graine de serveur ne peut posséder. Sachant qu'une loi inviolable lui interdit de s'autorépliquer, il décide alors de créer un bébé univers. La matière s'accumulera autour de lui, se condensant en étoiles et en galaxies. Il y aura des planètes, et de la vie. Et la vie aura besoin d'être servie. L’irruption d’une virtualité d’où sort un dragon remet ce plan en question. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
Repris dans l'anthologie The Best Science Fiction & Fantasy of the Year: Volume Six, ed. Jonathan Strahan, mars 2012
Repris en podcast dans StarShipSofa #238, mai 2012 ; lien Internet (consulté en septembre 2020)
Repris dans l'anthologie Digital Rapture: The Singularity Anthology, ed. John Kessel & James Patrick Kelly, août 2012
Repris dans l'anthologie Anthology of European Speculative Fiction, ed. Roberto Mendes & Cristian Tamas, avril 2013
* Prix Locus 2012 : 23e place (meilleure nouvelle)
* Prix Hugo 2012 : présélection (meilleure nouvelle)
2011 Satan's Typist (nouvelle, horreur), PostcardsFromHell.com, 11 décembre 2011
La dactylo interrompt son staccato pour s’enquérir des attentes du narrateur qui vient d’entrer dans son bureau. Derrière des lunettes à monture de corne, ses yeux sont comme des clous d’acier. Sa peau a l'aspect froissé et usé d'une feuille de papier qui a été pliée et ouverte trop de fois. Ses lèvres sont bleues et ses gencives sont aussi pâles que sa peau, cachant à peine des dents jaunies par le café, quand elle ouvre la bouche dans un rictus qui n'est pas un sourire. Il lui dit avoir été envoyé par le gestionnaire de l’étage supérieur pour lui demander de taper un contrat. Ses traits ne s’adoucissent pas quand elle répond qu’elle est là pour ça et qu’il peut s’asseoir. Ça ne sera pas long. Puis elle se lance à nouveau à l’attaque de sa machine à écrire avec une intensité proche de la furie. Le narrateur va découvrir que, comme souvent, les apparences sont trompeuses.(P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
2012 Topsight (nouvelle, SF), Arc 1.1 / The Future Anways Wins, février 2012
Kuovi attend les autres amis de Bibi sur un des débarcadères de Lily, la ville flottante de l'estuaire, assemblage de plates-formes pétrolières désaffectées et de navires amarrés. Un petit bateau approche, Aoko la fait monter à bord et Kuovi lui montre la petite bouteille d’âme qu’elle a récupérée au fablab de sa mère. Kuovi qui n’a plus qu’un jour pour rentrer en Finlande est plus que sceptique sur l’intérêt du rituel voulu par Aoko. Hérité de traditions sud-africaines, il est censé assurer le repos de l’esprit de Bibi, empêcher son fantôme d'être utilisé à des fins maléfiques par des sorciers qui seraient partout. Le bateau repart et prend de la vitesse. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
2012 Tyche and the Ants (nouvelle, SF), anthologie Edge of Infinity, ed. Jonathan Strahan, novembre 2012
Lien Internet (accompagné du podcast, consulté en septembre 2020)
Traduction : Tyché et les fourmis, Bifrost 95, juillet 2019
Kareem et Sofia, les parents de Tyché, ont quitté la Terre, le Sale Endroit, où ils n’étaient plus en sécurité. C’est là, sur la Lune, que Tyché est née, c’est là qu’ils l’ont cachée avant de partir avec l’espoir de la revoir un jour. Aujourd’hui, Tyché a décidé d’aller offrir un rubis au Magicien, quitte à prendre quelque liberté avec les consignes du Cerveau, l’IA que ses parents ont chargée de veiller sur elle. Dès qu’elle franchit la Porte Secrète, elle comprend que quelque chose ne va pas et ne tarde pas à découvrir les responsables : des étranges fourmis de métal dont elle se doute vite qu’elles ne sont pas animées des meilleures intentions. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
Repris dans l'anthologie The Year's Best SF : Thirtieth Annual Collection, ed Gardner Dozois, juillet 2013
Repris dans Clarkesworld Magazine #104, mai 2015
Repris dans l'anthologie The Eagle Has Landed: 50 Years of Lunar Science Fiction, ed. Neil Clarke, juillet 2019
* Prix Locus 2013 : 14e place (meilleure nouvelle)
* Prix Hugo 2013 : présélection (meilleure nouvelle)
2012 The Jugaad Cathedral (nouvelle, SF), Mozilla Foundation Internet Preservation Society's conference materials, décembre 2012
Raija est une juggie, une adepte du système D, une militante du Jugaad, de la créativité frugale. Elle est surtout une légende au sein de la communauté du jeu Dwarfcraft et travaille à sa Cathédrale depuis des d'années. Kev sait qu'elle est d'origine finlandaise et qu'elle vit à Édimbourg depuis une quinzaine d'années après avoir été présente à Londres pendant l'Assangelypse de '14. Elle l’a pris sous son aile et il est bien conscient de sa chance. Seulement, la véritable passion de Kev, c’est la mode, qui le fait évoluer dans un univers bien éloigné du Jugaad, un monde où on est obsédé par son score de popularité sur l’appli F+ Frendipity.
Après avoir tergiversé, Kev a finalement pris sa décision, il va annoncer à Raija qu'il quitte son projet. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
2013 Snow White Is Dead (nouvelle, SF), an interactive experience at New Media Scotland's Late Lab event at the Edinburgh Science Festival, juin 2013
La princesse dort sur un lit d’hôpitalet le jeune docteur observe ses rêves. L’écran du portable montre d’abord une tempête de neige, puis une explosion d’où émerge une pomme, d’abord verte puis rouge vif.
La marâtre se rend compte que son plan en vue d’assassiner son mari est voué à l’échec à cause de la princesse. Elle loue alors les services d’un photographe pour la discréditer mais, lors d’un rassemblement de geeks, il renonce au dernier moment et la princesse trouve refuge chez un groupe de geeks rencontrés lors d'une convention. Mais le combat contre sa belle-mère est loin d'être terminé. (P.C.)
En présentant le récit, Hannu Rajaniemi raconte dans quelles circonstances il a été conçu. Au cours du printemps 2013, à l’occasion de l’Edinburgh International Science Festival, il a proposé, en compagnie de son ami et collègue Samuel Halliday, une expérience pour découvrir ce qui se passe dans la tête d’un lecteur, en particulier de science-fiction. Un volontaire s'est assis devant un écran en portant un casque Emotiv EPOC qui mesure les ondes cérébrales. L'histoire, du type « Histoire dont vous êtes le héro », a commencé en lançant au lecteur des images verbales de vie et de mort. Un algorithme d'apprentissage automatique tentait de déterminer si la réaction du lecteur à chaque scène suivante était plus proche de l'une ou de l'autre et le dirigeait vers une des douzaines de chemins possibles à travers l'histoire, jusqu'à une fin qui, comme la pomme, est soit rouge soit verte.
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
2014 Invisible Planets (nouvelle, SF), anthologie Reach for Infinity, ed. Jonathan Strahan, mai 2014
Voyageant à travers le système de Cygnus 61, le vaisseau s’interroge. Sa cargaison est-elle digne du Réseau et du Contrôleur ? Saisi de doutes, il commande à un de ses esprits subalternes de décrire les mondes qu'il a visités.
Celui-ci lui parle de la planète Oya dont les dirigeants aiment les morts depuis qu’ils ont découvert que les cadavres sont les hôtes de bactéries qui prolongent considérablement la durée de vie des Oyans. Il évoque la planète Ki dépourvue d'horizons, une planète véritablement tridimensionnelle dont les villes mènent une guerre permanente contre la gravité et dont certaines sont construites au sommet de piliers constitués de champs électromagnétiques tandis que d’autres flottent dans le ciel. Et l’esprit subalterne décrit d’autres mondes dans l’espoir de dissiper le doute qui assaille le vaisseau. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
Repris dans l'anthologie The Year's Best Science Fiction & Fantasy. 2015 Edition, ed. Rich Horton, juin 2015
* Prix Locus 2015 : 9e place (meilleure nouvelle)
2014 Ghost Dogs (nouvelle, fantasy), anthologie Unconventional Fantasy: A Celebration of Forty Years of the World Fantasy Convention, ed. divers, novembre 2014
Le jeune Simon joue avec ses chiens Ruby et Princess quand Dog Boy s’approche de la barrière et l’avertit qu’il y a des chiens fantômes dans sa maison. Les deux garçons sont interrompus par la mère de Simon qui lui annonce qu’il est temps qu’il aille se coucher et qui menace Dog Boy d’appeler la police. Allongé sur son lit, Simon repense à cette histoire de chiens fantômes et, pris d’une soudaine envie, décide d'utiliser les toilettes dans la buanderie pour ne pas avoir à passer devant la chambre de ses parents.
Quand il a fini, il ouvre le robinet pour se laver, mais quelque chose se referme autour de sa main droite, comme des dents froides qui s'enfoncent dans sa chair, et ça fait mal. Il essaie de retirer sa main, mais les mâchoires fantômes tiennent bon et il se met à crier. Une porte claque et sa mère apparaît. Elle est en colère, Simon voit un reflet vert dans ses yeux et il sait soudain où le chien fantôme est allé. Sa mère le traîne jusqu’à sa chambre et le jette presque sur son lit. Simon sait qu'il n'en a pas fini avec le chien fantôme. (P.C.)
Repris dans le recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
2015 Skywalker of Earth (novelette, SF), recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
Depuis Reagan, les États-Unis disposent d’une unité chargée, sous la dépendance de la NSA, de se préparer à une éventuelle arrivée d’extraterrestres. On l’a baptisée ETINT et Kathryn Leroy, après avoir travaillé comme cryptanalyste, y a été rattachée. ETINT rédige des documents qui se perdent ensuite quelque part dans le machine bureaucratique. Du moins, c’était le cas jusqu’à il y a deux jours.
Escortée par Gomez et d’autres agents gouvernementaux, Kathryn se rend chez le docteur Dupres, un savant âgé, inactif depuis une vingtaine d’années. Il la laisse entrer, en remarquant qu’elle est la petite-fille d’un homme qu’il a connu jadis, ce qu’elle-même ignorait. Elle lui montre des clichés d’un objet sphérique repéré dans la ceinture de Kuiper, d’un millier de kilomètres de diamètre, et se dirigeant vers la Terre à 0,3 c. Dupres manque renverser son café. puis déclare avoir dit qu’il reviendrait, qu’il revient toujours et qu’il a dû survivre au trou noir. Interrogé par Kathryn, il lui précise qu’il parle de Richard Soane. Il ajoute qu’il est désolé au moment où la jeune femme entend un grondement et se sent sombrer dans l’inconscience.
Quand elle retrouve ses sensations, ils sont à 15 unités astronomiques de la Terre et se déplacent à 0,1c en direction d’une planète dans l’amas globulaire M75. Le seul changement dans la salon est qu’ils flottent près du plafond. La lutte contre les projets criminels de Soane est lancée, le sort de l’humanité et de la Terre est en jeu.(P.C.)
2015 The Haunting of Apollo A7LB (nouvelle, SF/fantasy), recueil Hannu Rajaniemi : Collected Fiction, mai 2015
Hazel regarde la télévision qui diffuse la cérémonie à l’issue de laquelle le corps de Pete est jeté à la mer. Un coup sur la porte la sort de ses souvenirs. Quand elle ouvre, un astronaute lui fait face mais elle ne voit que le reflet de son propre visage sur la visière du casque. Elle reconnaît la tenue de Pete, le IPC Apollo A7LB, malgré l’absence de l’étiquette d’identification. Elle se souvient des longues heures passées en 1967 à assembler les dix-sept couches de tissu sur sa machine à coudre. Est-il revenu la chercher comme il l’avait promis ? Elle attrape la main que lui tend l’astronaute mais celui-ci perd l’équilibre, tombe sur le dos et s’agite comme une tortue. Elle s’agenouille et retire le casque. Ce n’est pas Pete, mais un jeune homme noir, au teint de cendres. « S’il vous plaît, » lui dit-il, « sortez-moi de cette combinaison. Elle est hantée. » (P.C.)
Repris dans l'anthologie The New Voices of Fantasy, ed. Peter S. Beagle & Jacob Weisman, juillet 2017
2017 NiceCoin (nouvelle, SF), web-anthologie A Flight to the Future, ed. Kathryn Kramer, juin 2017
Lien Internet (consulté en juin 2017)
Il y a vingt ans, en 2017, Justin a assisté à la Marche des Fiertés à San Francisco. À l'époque, il avait créé une start-up avec son ami Robbie. Tous deux codaient à longueur de journées pour améliorer leur appli WingApp destinée à faciliter les rencarts et, ce jour-là, épuisé, il avait décidé de se changer les idées.
Aujourd'hui, c'est à nouveau la Marche des Fiertés, mais celle de 2037. C'est à cette date que l'a ramené le vol ANA 008 réservé aux clients du Déplacement temporel. En attendant de retrouver Roobie à qui il a donné rendez-vous, Justin aborde deux jeunes filles en déployant toute sa technique de champion de la drague. Seulement, celles-ci ne semblant pas impressionnées par son statut de voyageur temporel et surtout, lui reprochent de ne pas avoir beaucoup de NiceCoins. Des NiceCoins ?(P.C.)
2018 Unchained: A Story of Love, Loss and Blockchain (nouvelle, SF) , MIT Technology Review, avril 2018
Lien Internet (consulté en septembre 2020)
Alina et Tapani se sont rencontrés quand, étudiants, ils manifestaient contre le gouvernement populiste opposé à l’Union Européenne et tentaient de créer un État électronique alternatif. Quand l’UE a éclaté, Finlande, Suède et Norvège ont fait place au Bloc du Nord et à ses e-citoyens. Ils ont partage un week-end, puis un appartement, puis Sini. Le jour où Tapani lui a offert l’anneau, symbole de blockalliance, un genou à terre, elle a d’abord ri avant d’admettre que c’était une bonne idée. La blockalliance est un contrat intelligent qui stipule la fidélité sexuelle et les responsabilités parentales. Les juges IA et les oracles des capteurs de l'IdO qui surveillent les violations du contrat sont payés avec des jetons de leur salaire commun.
Depuis, Tapani a quitté Alina et celle-ci, à défaut de faire mal à sa nouvelle compagne, est décidée à s’en prendre à une voiture autonome. Elle a de bonnes raisons de croire que le véhicule est largement responsable de sa situation. (P.C.)
2018 A Portrait of Salai (nouvelle, SF) anthologie Infinity’s End, ed. Jonathan Strahan, juillet 2018
Dans un très lointain avenir, le Système solaire est bien différent de celui que nous connaissons, à la suite de l'échec de grands projets de l'humanité. La Terre a disparu, Mars et Vénus ont été mis en morceaux pour constituer un anneau de Dyson, et le Soleil lui-même est devenu instable.
Sfumato est un minsky, une entité consciente disséminée en de multiples composantes, aquatiques ou anthropoïdes. C'est aussi un·e artiste qui crée des œuvres musicales en provoquant des chutes de comètes. Quand une d'elles tombe au mauvais endroit et au mauvais moment, Sfumato comprend que quelque chose ne va pas.
C’est alors qu’il voit le Pageant, un effet de lentille gravitationnelle provenant des trous noirs jumeaux du cœur de Jupiter, entouré d'un halo en expansion formé de millions de capsides. Ce sont les Critiques de Fer, les chiens de garde et les hérauts du Pageant. Leur trajectoire mène vers le ruban long d’un million de kilomètres de la Feuille, ce qui reste de l'anneau de Dyson. Les Critiques ont vu ses comètes et, comme toujours, font preuve d’une curiosité féroce. Aucune civilisation n’a jamais survécu à leur enquête. Il est plus que temps d’annoncer la mauvaise nouvelle à Salai, l'ancien·e amant·e de Sfumato. (P.C.)
L'avis de FeydRautha (sur l'ensemble de l'anthologie, consulté en août 2018)
* Prix Locus 2019 : 33e place (meilleure nouvelle)
2018 Lions and Gazelles (nouvelle), site web Slate, septembre 2018
Lien Internet (consulté en septembre 2018)
La Course est l'occasion de réunir des entrepreneurs de start-ups, comme Jyri, venus mettre en valeur leurs innovations et réclamer des fonds, et les Baleines comme on surnomme les P.D.-G. des technologies les plus puissantes du monde, toujours à la recherche d’investissements profitables. L'objectif principal de la compétition est de présenter les dernières nouveautés en matière de dopage génétique et d'autres technologies d'amélioration et de bidouillage corporel.
Alors que certains ont subi une opération chirurgicale, Jyri a choisi une autre voie : stimuler artificiellement sa motivation en boostant se récepteurs de dopamine. Au moment du départ, il a une mauvaise surprise. Parmi les concurrents, se tien Alessandro, son ancien collaborateur qui a abandonné la start-up à un moment-clé et qu’il évite soigneusement depuis.(P.C.)
Comme les autres récits publiés dans la série Future Tense Fiction par Slate, cette nouvelle est suivie d'un commentaire rédigé par un scientifique. Il s'agit en l’occurrence de Rowan Hooper, auteur de Superhuman, qui aborde en particulier le problème du caractère inné ou acquis de la motivation, et des moyens de l'amplifier.
Repris dans l'anthologie The Best Science Fiction of the Year: Volume Four, ed. Neil Clarke, septembre 2019
Repris dans l'anthologie Future Tense Fiction: Stories of Tomorrow, ed. Kirsten Berg, Torie Bosch, Joey Eschrich, Ed Finn, Andres Martinez & Juliet Ulman, octobre 2019
2021 Vaccine Season (nouvelle, SF), anthologie Make Shift: Dispatches from the Post-Pandemic Future, ed. Gideon Lichfield, mai 2021
À l’insu de sa mère, Torsti, douze ans, vient rendre visite à son grand-père dans l’île de Jungfruholmen où il s’est retiré, à l’écart de tous. La marmite du diable, ce trou béant dans la roche créé il y a des millions d'années, l’effraie autant qu’il y a cinq ans, quand son grand-père l’y a amené, expliquant qu’il s’agissait d’un portail vers les étoiles.
Enfin son grand-père apparaît, mais il lui défend d’approcher, en réajustant le masque qui ne révèle que ses yeux. Ça ne sert à rien, le vaccin qui se réplique dans les voies respiratoires de Torsti a été conçu pour être infectieux, mais tout comme l'ancien virus de la première pandémie sur lequel il est basé, il a besoin d'un contact étroit pour se propager. Il rassure le vieil homme en affirmant qu’il n’a pas été envoyé par sa mère, il a séché l’école. Grand-père est formel, il ne veut pas attraper leur satané vaccin, ce vaccin qui est le dernier d'une longue série que la Global Immunity Foundation a mis sur le marché depuis des décennies. Après un tollé initial, la Fondation a été acclamée près avoir arrêté la deuxième pandémie. Au cours des deux décennies qui ont suivi, les vaccins de la Fondation sont sortis régulièrement, guérissant d'abord les coronavirus émergents, la grippe, la dengue, puis les maladies non transmissibles - les maladies cardiaques, la maladie d'Alzheimer et le cancer. Chaque sortie de vaccin est désormais l’occasion d’une fête mais Torsti considère qu’il est inacceptable de laisser des gens sur le bord de la route. Comme son grand-père. Convaincre le vieil homme ne va pas être une tâche aisée, mais contre toute attente, la marmite du diable sera d’un grand secours. (P.C.)
Pour cette anthologie, Gideon Lichfield a demandé aux auteur·trice·s qu’il a contacté·e·s une série d'histoires tirées des heures les plus sombres de la pandémie de COVID-19 qui imaginent que nous avons traversé cette épreuve et que nous en sommes sortis indemnes. Dans l'idéal, qu'aurions-nous appris pour construire une société plus résiliente et plus juste, et comment la technologie pourrait-elle nous y aider ?
Repris dans l’anthologie The Year’s Top Hard Science Fiction Stories 6, ed. Allan Kaster, juin 2022.
Repris dans l'anthologie The Best Science Fiction of the Year: Volume 7, ed. Neil Clarke, septembre 2023
ANTHOLOGIES
2019 The New Voices of Science Fiction (avec Jacob Weisman), Tachyon Publications, novembre 2019
SÉLECTION D’ESSAIS
2019 Keep Your Augmented Reality. Give Me a Secret Garden, New York Times, juin 2019
Lien Internet (consulté en septembre 2020)
LIENS INTERNET
Site personnel :
https://tomorrowelephant.net/ (en septembre 2020, site fermé)
https://twitter.com/hannu (compte Twitter, consulté en septembre 2020)
Encyclopedia of Science Fiction :
https://www.sf-encyclopedia.com/entry/rajaniemi_hannu (consulté en octobre 2020)
Internet Speculative Fiction Data Base :
https://www.isfdb.org/cgi-bin/ea.cgi?37533 (consulté en octobre 2020)
Wikipedia :
https://en.wikipedia.org/wiki/Hannu_Rajaniemi (consulté en octobre 2020)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hannu_Rajaniemi_(%C3%A9crivain) (consulté en octobre 2020)
NooSFere :
https://www.noosfere.org/livres/auteur.asp?numauteur=2147191754 (consulté en octobre 2020)
Quarante-Deux :
https://www.quarante-deux.org/exliibris/oeuvres/r/Hannu_Rajaniemi/ (consulté en octobre 2020)